• A l'occasion de la sortie de son nouveau single "T'as la loose", le staff de Benoît dorémus a ouvert un nouveau site http://taslaloose.fr  sur lequel il est proposé à chaque inscrit, de raconter son talent personnel pour la loose.

    A la base, "T'as la loose" est vraiment une chanson rigolotte, écrite pour se moquer gentiment d'un copain auquel il arrive toujours des histoires pas très marrantes, en tous cas sur le moment. Où peut-être est-ce pour se moquer de ses plaintes perpétuelles, de la dramatisation de petites choses sans importances? Le refrain résume en tous cas très bien ce genre de situation et restera grâvé dans l'inconscient collectif pour peu que les radios nous le matraquent vingt fois par jour pendant deux, trois mois comme elles savent très bien le faire quand elles décident qu'un titre DOIT marcher. Cette fois en tous cas, tous les ingrédients du tube sont dans ce refrain entêtant à souhait: "Pov' vieux va! Qu'est-ce tu veux quoi? T'as la loose! Il m'en arrive une, il t'en arrive douze. T'as la loose!"

    J'en reviens donc à l'ouverture de ce fameux site qui m'a interpellée. Il y'avait longtemps qu'en entendant cette chanson je me demandait s'il n'était jamais arrivé à Bénito de penser à moi en l'écrivant car j'ai eu l'occasion d'échanger quelques mails avec lui.C'est surtout moi qui lui écrivais, lui expliquant à quel point ses chansons marquaient mon esprit, en particulier "J'apprends le métier" sur le premier album "Jeunesse se passe". Je lui ai aussi dédié quelques articles sur mon blog myspace dont un ou deux qu'il prétend avoir imprimés et rangés dans un classeur pour montrer à ses petits enfants plus tard quand il leur racontera qu'il était chanteur dans sa jeunesse: "...C'est peut-être mon dernier album/Pas au sens où j'veux plus en faire/Dans le sens où dans ce genre d'affaire/Y'a une énorme prise de risque/Y'a une énorme crise du disque/........Pour ceux qu'était pas là je leur dis/De l'autre côté de l'ordi/Je cramponne un permis de chanter...."("De l'autre côté de l'ordi"- 2020 - Mai 2010).

    Bref! Depuis le 17 Novembre 2007, date de notre première rencontre lors d'un show-case à la FNAC de Bordeaux pour la promotion de "Jeunesse se passe", Benoît Dorémus en a probablement bien plus appris sur moi que je n'en sais sur lui bien que ce soit lui le chanteur et donc lui qui se met à nu "Je me défroque/En quelque sorte/Devant des types qui m'écoutent à moitié"("J'apprends le métier"- Jeunesse se passe - Octobre 2007). Jamais avant lui un chanteur ne m'avait permis de m'identifier à un tel point à ses textes. On a toujours tendance à ramener à soi des choses entendues dans des chansons mais dans celles de Dorémus, en tous cas dans le premier album, ça frise le transfert.

    Il faut dire qu'il y aborde le thème de l'écriture et de son envie d'en vivre sous tous les angles. Pour ma part, si j'écris ici mon premier article, j'avais un autre blog il y'a quelques années qui m'a servi d'exutoire. J'y ai déversé toute mon enfance, mon adolescence, mon présent qui aà ce moment précis était mon divorce. J'y ai exhibé mes angoisses, mes histoires de coeur, mes addictions, ....TOUT! Je crois que rien de ma vie n'est passé à travers. Plus de Mille pages. Moi qui rêvais depuis toujours d'écrire un livre, en volume j'ai fourni l'équivalent de deux ou trois. Lorsque j'ai recopié tous les textes sur word, pour les sauvegarder sur mon ordinateur, avant de les enlever du blog, il y'a un peu plus d'un an, je n'en revenais pas.

    A l'époque, quelques personnes m'ont reproché de me livrer ainsi publiquement. Elles me trouvaient impudique. Mais moi ça ne m'intéressait pas de garder tout ça pour moi. Quel intérêt sinon? Il y'avait déjà trente-sept ans que je gardais tout pour moi et me sentais incompris de tous. A quoi bon écrire dans des cahiers que je n'aurais fait lire à personne? Ecrire un livre, ce n'était pas non plus envisageable, je n'avais pas le talent pour ça. Certes je maîtrise le Français assez correctement à l'écrit mais mon style est plein de lourdeurs, de répétitions, je manque de vocabulaire. Et puis j'ai tendance à m'éparpiller, à ne pas savoir garder un fil conducteur. Sans doute faudrait il que je fasse des plans avant d'écrire pour m'obliger à garder une ligne directrice. Je ne suis pas très doué pour la discipline. Pour moi un blog était donc vraiment le support idéal. Je pouvais partager tout en restant à anonyme. En trois ans, j'ai eu près de soixante-dix-mille visiteurs. Beaucoup d'écrivains seraient très heureux d'avoir un tel succes. Et parmi ces lecteurs, beaucoup de gens dont j'admirais la façon d'écrire prétendaient que j'écrivais bien. J'avais vraiment du mal à les croire et dernièrement en relisant certains textes je me disais qu'ils devaient me mentir tant j'avais honte d'avoir publié des textes aussi médiocres, avec un style parfois presque infantile, des répétitions à gogo, des phrases qui n'en finissaient pas....le tout pour des textes qui globalement étaient confus par manque de discipline comme c'est en train de devenir le cas pour ce texte ci. Certains m'ont remercié d'avoir écrit tel ou tel texte qui les renvoyait à eux même pour avoir mis des mots sur des choses qu'ils ressentaient sans avoir jamais réussi à les verbaliser. A ce moment là, j'étais certain d'avoir eu raison de partager avec d'autres et toute culpabilité sur un quelconque exhibitionnisme s'est envolée.

    J'imagine que Benoît dorémus à qui on reproche parfois des textes trop introspectifs, à la limite de l'impudeur à du ressentir quelque chose de similaire lorsque je lui ai écrit que sa chanson "J'apprends le métier" avait été un déclic pour moi et m'avait permis de comprendre que ma vie n'était pas d'être conseiller client par téléphone et que j'allais désormais vivre en conciliant mes passions que sont la chanson française et l'écriture.

    J'ai en tous cas découvert très récemment qu'il avait été très touché par cet aveu puisqu'il a été jusqu'à en parler au cours d'une interview:

    "Cela dit, pour en revenir à cette période plus “énervée” comme tu dis, le plus beau cadeau qu'on ait pu me faire, c'est le mail d'un type qui m'a écrit qu'à l'époque, grâce à "Jeunesse se passe", il a pris conscience qu'il n'était pas heureux, et il a quitté son taf pour changer de vie." Interview en entier

    Au cours des prochaines parties, je vais tenter d'expliquer pourquoi ce changement de vie n'a pas été la réussite que l'on croit même si comme certains essaient de m'en convaincre aujourd'hui, l'important est d'avoir tenté cette expérience et la réussite de mes projets n'est peut-être pas à exclure définitivement.


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