• Mais avant cette rupture qui m'a permis d'oser plus de choses au début, une sacrée tempête s'est produite sous mon crâne. Comme je le dis à la fin de la première partie, toute une année s'est écoulée entre la prise de conscience et le passage aux actes. L'écoute de cette chanson a certes été une gifle monumentale mais pendant de nombreux mois, elle n'a fait que m'aider à m'enfoncer un peu plus dans l'état dépressif qui était le mien depuis déjà deux ans. Certes, la vie idéale telle que je l'imaginais ressemblait à celle que décrivait Benoît Dorémus dans sa chanson mais je n'avais pas ses superbes dispositions pour l'écriture. Certes, je tenais un blog sur lequel pas mal de lecteurs me disaient que j'écrivais bien. Mais par rapport à qui me jugeaient ils? Si c'était par rapport à quatre-vingt pour cent ou peut-être plus de gens qui s'essaient à l'écriture sur des blogs, il est évident que j'avais un niveau plutôt correct. Cependant, chaque fois que je tombais sur des textes vraiment bien écrits, mon moral baissait de quelques crans parce que je réalisais le fossé qui existait entre ceux-là et ce que moi j'étais capable de faire. En même temps, il me semblait que là où réside la difficulté la plus importante dans l'écriture, c'est d'avoir la capacité d'inventer des histoires mais aussi, comme ces histoires sont souvent tirées de notre propre réalité, il faut d'abord avoir défait tous ces noeuds dans notre cerveau qui nous rendent la vie impossible. Je me disais donc que j'y arriverai forcément mieux après quelques années de thérapie. Après tout, D.A., un petit romancier dont les ventes de ses deux premiers polars se limitaient à quelques milliers, prétendait que j'écrivais bien alors que lui à mes yeux, écrivait divinement bien. C'est aussi une des raisons pour lesquelles je n'ai pas gardé le contact avec cet individu, le soupçonnant de me prendre pour ce genre de personne que certains bobos se plaisent à amener avec eux dans ce qu'on appelle des "Diners de cons".

    Il me déstabilisait réellement. Je ne pouvais pas le croire même si de nombreuses personnes avant lui avaient abondé dans son sens en me disant que personne n'aime ce qu'il écrit, qu'on est toujours le critique le plus dur envers soi même. Moi quand je me relisais, j'avais la certitude absolue de ne pas avoir le niveau pour écrire un livre, même si je possédais la matière pour en faire plusieurs.

    Dans le même temps, au travail, je trainais ma déprime, m'isolant de plus en plus. Peut-être avais-je une opinion trop élevée de moi même, je ne sais pas mais il n'y avait personne avec qui je puisse partager les sujets de conversations qui me préoccupaient. De leur côté, ils m'auraient trouvé trop égocentrique car je l'étais réellement. J'étais trop angoissé par le fait de me demander comment faire pour ne plus être aussi malheureux, par mes difficultés relationnelles avec ma mère, par mes difficultés à comprendre comment la façon dont j'avais été éduqué avait pu m'amener à être cet individu aussi peu sûr de lui, doutant de lui même au plus haut point, ayant peur des autres et principalement des femmes, convaincu de ne pas leur plaire et plus encore d'être la risée de beaucoup d'entre elles.(à suivre)


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  • Il y'avait bien longtemps tiens que je ne m'étais pas fait arrêter au boulot!

    Presque quatre mois! Wouaouwh! J'ai fait fort cette fois! J'imagine déjà vos réactions scandalisées à la lecture de ces propos dans lesquels je ne fais pourtant que de me moquer de moi même. Je ris un peu jaune malgré tout. Car si j'ai repris le travail début Juillet après une année qu'on va appeler sabbatique, puisqu'au final elle n'a débouché sur rien de concret, je considère toujours ne pas être fait pour être salarié, convaincu de valoir beaucoup mieux que ça.

    Oh je sais que beaucoup me diront: "De quoi te plains tu? Tu gagnes correctement ta vie, tu as des horaires qui te conviennent, on te met pas la pression, tu n'es plus au contact des clients ou très peu....."

    Certes! Il y'a du vrai là dedans même si, lorsqu'on vit seul avec un salaire de Mille-neuf-cent Euros par mois, amputés d'une pension alimentaire de quatre cent Euros et d'une retenue sur salaire de 330 Euros il faut sérieusement adapter son train de vie à ces nouvelles conditions et réduire ses dépenses au strict minimum. Finis les nombreux déplacements dans toute la France pour assister à des concerts et les nuits d'hôtels à gogo même si c'était des chambres bon marché. (Non je ferai pas de pub pour "Formule 1" ou "Etap hotel";)   ). Finis les achats de disques à outrance. Vais-je devoir me mettre au téléchargement moi qui m'y oppose farouchement? Comment vais-je faire pour me payer les disques de Jean-Louis Aubert, Cali, Grand Corps Malade qui sortent tous ces jours cis ou dans les semaines à venir? Avec quel argent irais-je assister à leurs concerts? Car une seule chose dans ma vie me permet d'oublier par moments le poids de la solitude et de l'ennui et me permet même de rêver, c'est d'assister à des concerts de chanson française. Si je n'ai même plus ça, à quoi vais-je me raccrocher pour trouver de l'intérêt à quoi que ce soit?

    Heureusement, il me reste les livres(en poche c'est moins cher), l'écriture,...........et pour la musique, il y'a encore myspace où je vais me recentrer sur la découverte de nouveaux talents.

    Ah là là! La découverte de nouveaux talents! C'était devenu mon domaine privé, ma raison de vivre, ma JOIE de vivre. C'est un domaine dans lequel j'excele. Ca ne s'est pas fait du jour au lendemain mais justement, grâce à Myspace, j'ai été pris dans un tourbillon de découvertes et frappé par des paroles si fortes, sorties de la bouche d'un artiste qu'on appelle pourtant "Le petit chanteur" entre fans, que je n'ai plus pu voir la vie avec le même regard après avoir entendu de tels mots:

    Excusez moi, excusez moi

    J'ai du sortir pour aller gerber

    J'ai eu une vision d'l'av'nir et ça m'a plombé

    J'me suis vu comment dire

    Merdeux et salarié

    J'ai vu à quoi ma vie

    Pourrait bien ressembler


    J'ai vu l'bureau d'un chef

    La machine à café

    Les réunions les bénefs

    Et l'air climatisé

    Une vie sans relief

    Directement relié.....à la mort

    Enfin bref!

    Une vie à gerber


    Déjà, dans ces premiers couplets, il y'avait des idées très fortes comme l'association Merdeux-salarié pour moi qui vivais si mal mon travail à ce moment là dans une entreprise qui ressemblait de plus en plus à l'extrême pire du modèle capitaliste. Je n'épiloguerai pas ici et maintenant sur ce sujet.

    A la fin du deuxième couplet, deux autres phrases choc s'enchainaient: "Une vie sans relief/Directement reliée...à la mort"(je mets des points de suspension après "reliée" parce que la rime est bâtie sur ce mot et l'expression "à la mort" a été rajoutée. C'est une erreur volontaire de l'auteur.

    Vous rendez vous seulement compte de la puissance de ces deux phrases? Pour en imaginer la portée, je crois qu'il faut être totalement habité par l'envie d'autre chose ou que celle ci, encore légèrement enfouie dans un recoin de votre cerveau, n'attende plus qu'un déclic pour vous sauter à la gueule. Et il faut aussi je crois, être un individu qui n'a pas envie de rester toute sa vie un anonyme parmi une multitude d'anonymes dont la leur.....vie...., consiste simplement à naître, vivre en travaillant et en étant pauvres puis mourir après avoir vécu quelques toutes petites années de retraite en mauvaise santé.

    Plus loin dans la chanson, d'autres phrases clé allaient enfoncer le clou comme:

    Y'avait plus le héros de mes rêves de gamin

    Adésias Bénito, le chanteur écrivain

    Y'avait plus qu'un blaireau

    Sage au milieu des siens

    Les collègues de bureau

    J'ai gerbé comme un chien


    Ce couplet clôturait ce rêve très sombre avant un réveil fait de prises de décisions radicales:


    Je vais bruler mon CV

    Et garder que mes textes

    Je vais signer d'un B

    Avec accent circonflexe

    Des mots exacerbés

    Pour Léo, pour Alex

    Le reste me fait gerber

    J'veux garder ce réflexe 


    Et plus loin une série de questions auxquelles les réponses de l'auteur étaient déjà toutes trouvées mais pas encore les miennes:


    J'rêve un peu? Faut pas?

    Et j'fais quoi à la place?

    J'fais comme eux c'est ça?

    Une petite vie sans trâce?

    Mais j'pourrais plus marcher droit

    Ni te sourire en face

    Léo écoute moi!

    Je sais c'qu'il faut qu'je fasse!!!!


    Sans parler du fait de devoir convaincre ceux qui nous ont mis au monde de nous laisser trâcer notre route comme on l'entend et pas en suivant leurs conseils qui nous poussent vers plus de raison:


    Y m'a fallu du temps

    Pour expliquer aux vieux

    qui m'ont mis dans le sang

    De l'encre et c'est tant mieux

    Je peux plus vivre sans

    Ou alors malheureux

    Y z'ont compris maintenant

    Faut qu'j'y arrive nom de Dieu


    Mon "vieux" à moi s'il avait encore été là n'aurait jamais compris c'est certain, quant à ma "vieille"....l'incompréhension était telle qu'un an après avoir entendu cette chanson, j'ai coupé les ponts avec elle (à suivre)


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  • Quelqu'un pourrait il m'expliquer cette propention que j'ai à ne tomber amoureux que de personnes inaccessibles?

    Cela m'est arrivé à quatre reprises depuis l'age de vingt-quatre ans. Les deux premières fois, j'étais moi même en couple, la première personne avec qui c'est arrivé étant de son côté en instance de divorce. J'avais alors rompu avec celle qui deviendrait la mère de mes enfants pour vivre cette histoire et je ne l'ai pas regretté. J'ai probablement vécu avec cette personne ma plus belle nuit d'amour de toute ma vie. Finalement la raison avait repris le dessus et j'étais rentré dans le rang en retournant à ma vie de couple très ordinaire qui avait commencé trois ans plus tôt.

    La seconde fois, je me suis épris d'une personne mariée alors que ma copine était enceinte de ma fille. Situation parfaite pour bien culpabiliser. Il ne s'est pourtant jamais rien passé avec l'autre, à part des mots.....des aveux.....et la certitude que ces sentiments étaient réciproques. Mais les choses ressenties étaient si intenses que je n'ai pu m'empêcher à l'époque de tout avouer à la future mère de mes enfants. J'étais si perturbé, si mal dans ma peau que je ne pouvais pas garder tout ça pour moi mais je n'avais absolument personne à qui en parler et c'est ma compagne qui a alors joué le rôle de confidente. Vous imaginez les dégats causés et sa haine à l'égard de "l'autre" qui faisait aussi partie de notre groupe d'amis, venant manger régulièrement à la maison. Pourtant, aucun échange entre elles n'eut jamais lieu entre elles sur ce sujet mais je peux vous assurer que la haine était intense. J'en ai entendu parler pendant au moins six ou sept ans après, bien longtemps après que les ponts aient été coupés entre nos deux couples, consécutivement à leur mutation dans une autre région. Un départ qui arrangeait tout le monde mais ne pansait pas les plaies laissées béantes. 

    Vous allez me dire que j'étais un beau salaud et que je suis impardonnable pour ces deux amours interdites. Le problème et qu'il faut probablement avoir vécu ce genre de situation pour la comprendre. D'abord, lorsqu'on est mal dans son couple, il est rare de ne pas trouver des personnes du sexe opposées qui le sont aussi et le rapprochement est d'autant plus aisé lorsque vous êtes déjà proches dans la vie quotidienne. La première, je n'avais d'autre choix que de l'appeler tous les jours au téléphone pour raisons professionnelles et c'est tout naturellement que nous en sommes arrivés à élargir nos sujets de discussion, puis à nous confier l'un à l'autre au point que nos collègues respectifs riaient de la longueur de nos entretiens et avaient deviné presque en même temps que nous l'idylle qui était en train de naître.

    Quant à la seconde, elle m'avait formé sur mon nouveau poste pendant un mois avant de partir en congés maternité mais d'emblée l'accroche avait été excellente entre nous. A son retour six mois plus tard, nous nous sommes retrouvés très souvent à faire le trajet à pieds ensemble matin et soir, entre l'église de Pantin où nos chemins se rejoignaient et notre lieu de travail. Au boulot, nous prenions nos pauses cigarette ensemble et nous mangions les uns chez les autres les week-ends. Bref! Nous ne nous lâchions plus.

    Mon couple a été dès le départ un vrai désastre bien que nous ayons vécu ensemble pendant seize ans. Il n'y a jamais eu de passion entre nous et sur le plan de la libido, nos rapports étaient pour le moins........espacés.....de l'ordre de cinq à six fois par an.

    De mon côté, je crois n'avoir jamais été un "coup" brillant au lit. C'est avec elle que j'ai vécu ma première fois qui a duré à peine quelques secondes. Et comme elle prétendait ne rien sentir, mais peut-être était-ce du à mon manque de savoir faire? Je ne l'ai jamais su. elle prétendait que c'était pareil avant moi. Toujours est-il que mon problème l'arrangeait probablement pour se soustraire à ce que je n'ose appeler le "devoir conjugal" mais qui pourtant dans notre cas était assez proche de la vérité parce que les rares fois où c'est arrivé, c'était qu'elle s'y sentait plus ou moins obligée parce que je "réclamais" depuis des mois.

    Ce qui aurait du nous éloigner d'emblée, nous a au contraire rapprochés. Ce qui m'était arrivé avec elle la première fois et qui s'est ensuite reproduit à chaque fois suivante bien entendu......le désir est si fort lorsqu'on n'a pas fait l'amour depuis des semaines ou des mois......je le redoutais bien avant de la connaitre. Je vivais même avec cette angoisse de la première fois depuis que ma mère m'avait dit vers dix-huit ans, que si je voulais que ma femme me trouve à la hauteur, j'aurai intérêt à prendre mon temps avec elle et ne pas faire comme mon père qui avait toujours fait ça très vite. Elle m'avait expliqué ça alors que je lui reprochais de faire trop de bruit la nuit depuis qu'elle était avec R....le premier homme avec qui elle ait eu une relation depuis sa rupture d'avec mon père, huit ans plus tôt. Visiblement, pour eux deux, ça se passait vraiment bien au lit. A les entendre, ça durait bien une demi-heure à chaque fois.

    Bref! Avec le recul, je me suis toujours dit que le fait que j'ai ce problème devait arranger C... parce qu'au moins, puisqu'elle n'aimait pas le sexe, ça lui donnait une excuse pour s'y soustraire. Parfois d'ailleurs, moi aussi je m'en suis servi pour avoir ce que je voulais, en faisant valoir qu'elle serait vite débarrassée de moi. De mon côté, j'aurais été prêt à passer ma vie entière avec elle puisqu'elle avait la bonté de m'accepter malgré mon handicap. En revanche, dans les pires moments que nous avons vécus, chaque fois que le sujet de la rupture a été abordé, j'ai redouté ce moment avec une angoisse incommensurable. Pas parce que j'étais inquiet de la perdre mais parce que je savais qu'après elle, je resterai très longtemps seul, car aucune autre femme après elle ne voudrait d'un homme comme moi. Et je ne m'étais pas trompé là dessus. Voilà cinq ans que cela dure.

    Bref! Si à cette époque, je me suis attaché si facilement à d'autres, j'avais de bonnes raisons à cela. Je n'étais pas très amoureux de celle avec qui je partageais ma vie et ma vie de couple ne me rendait pas heureux, ce qui ne m'empêchait pas de tout faire pour adapter mon mode de vie à ce qu'elle attendait de moi parce que je tenais à ce qu'elle veuille me garder, ce qui est paradoxal par rapport à ce que je viens de dire mais c'est l'exacte vérité.

    Pour autant, j'ai toujours été un être de passions. J'ai besoin de vivre les choses intensément, de vibrer, de rire mais je crois aussi de ressentir parfois de l'angoisse, de pleurer de temps en temps.....en tous cas d'exprimer ce que je ressens tel que je le ressens. Alors ces personnes qui ont traversé ma vie m'ont permis de vivre ces moments de passion qui me faisaient tant défaut dans mon quotidien.


    Puis après ma rupture avec la mère de mes enfants au bout de seize ans.........quand même....., j'ai rencontré quelqu'un sur internet avec qui cette fois le niveau d'intensité est monté à un niveau que je n'aurais même pas osé imaginer. Pourtant, cette fois encore, il ne s'est rien passé pour différentes raisons. J'ai passé tout un blog, soit plus de mille pages à raconter cette histoire dans toutes ses largeurs et ses longueurs. Croyez moi, pour pouvoir écrire autant au sujet de quelqu'un, il faut que les choses ressenties soient sacrément intenses. Toujours est-il que parmi les raisons qui la poussaient à se refuser à moi, il y'en avait une qui consistait à être déjà en couple. J'ai mis très longtemps à me remettre de cette histoire. D'abord plus de six mois à être malheureux en essayant de la convaincre de vouloir de moi alors qu'elle passait pourtant quatre heures au téléphone avec moi cinq fois par semaine, puis plus d'une année à tenter de renoncer à elle sans y parvenir après qu'elle ait décidé de ne plus me voir. J'ai alors rencontré d'autres personnes mais aucune n'a éveillé chez moi le dixième de sentiments qu'avait fait naitre en moi cette personne. Depuis, près de quatre ans se sont écoulés et même si je ne ressens plus de tristesse, ni de haine à l'évocation de cette personne, aucune femme n'a su faire naitre en moi une étincelle digne de ce nom........aucune jusqu'à voilà seulement quelques jours.

    Et cette fois je ne m'y attendais vraiment pas. Depuis le temps que dure cette solitude, je commence à être résigné et me dis de plus en plus que je devrais finalement me contenter d'histoires sans lendemain en rencontrant consciemment les personnes pour ce motif là, chose à laquelle je me suis toujours refusée jusqu'ici, même si à l'arrivée, c'est bien ce qui s'est produit. Quand la passion n'est pas là, on le sait tout de suite et moi je sais maintenant à quoi ressemble la passion. Et voil à qu'elle m'est ombé dessus, sans même l'avoir rencontrée encore une fois. Et que ceux qui ne croient pas à la force des sentiments virtuels se taisent. Je sais qu'on peut ressentir très intensément des choses sans avoir rencontré une personne et que cette passion ne s'érode pas au moment de la rencontre. Il suffit pour cela que le terrain sur lequel on se retrouve le plus soit le terrain spirituel, spirituel ne voulant aucunement dire religieux dans le sens où je l'utilise(je sais qu'il y'a débat sur le fait que Jean-Paul Sarthre aurait dit un jour "le 21ème siècle sera spirituel ou ne sera pas" ce que certains ont traduit par "sera religieux ou ne sera pas"). Je veux juste dire que sur les façons de penser, sur les façons de ressentir les choses ou encore sur nos centres d'intérêts qui sont culturels que nous nous accordons, tout en sachant que nous ne nous déplairons pas physiquement.

    Nous allions nous voir le 4 décembre à un concert de notre idole commune. Quelle plus belle occasion pour une première rencontre? Rien que l'idée de cette rencontre me fait frissonner. Finalement nous nous croiserons peut-être quand même ce jour là mais en nous évitant parce que cette fois encore, l'histoire qui semblait une évidence ne peut avoir lieu. Et cette fois je préfère anticiper la "rupture" pour ne pas avoir à subir les mêmes souffrances qu'il y'a cinq ans. Encore une fois je suis tombé sur une personne qui vit en couple et qui du coup voudrait que je sois simplement un ami pour elle après m'avoir avoué être troublée par mes mots, avoir accepté que je lui dise des mots tendre.....après qu'lle m'ait adressé plus de cent mails en l'espace de quelques jours et passé de très nombreuses heures à discuter avec moi sur facebook.

    C'est drôle parce que le jour où je lui ai avoué mes sentiments, j'avais pensé le même jour: "Il ne faut surtout pas lui dire sinon ce sera la fin". Pourtant, quelques heures après, je tombais le masque et la poussais à laisser tomber le sien par la même occasion. L'évidence était telle que ça n'a vraiment pas été difficile. Il suffisait de se dire les choses naturellement, sans angoisse, juste nous dire qu'on était vraiment bien à parler ensemble et qu'on aurait aimé que ça ne s'arrête jamais.

    Douze heures plus tard, la réalité cruelle avait repris le dessus. Je ne pouvais pas entrainer avec moi quelqu'un qui jusqu'ici ne soupçonnait peut-être même pas qu'elle put avoir des difficultés dans sa vie de couple et qui d'un seul coup semblait trouver tous les défauts du monde à son conjoint. Quelqu'un qui avait des enfants qui ont encore la chance de connaitre une vraie vie de famille, chance que trop peu d'enfants connaissent encore aujourd'hui.

    Encore vingt-quatre heures plus tard alors qu'hier elle me demandait d'être son confident et son ami, j'ai préféré aujourd'hui même lui demander de m'oublier et faire de même à son égard. Je sais que si j'accepte d'être ce qu'elle me demande, je ne pourrai pas me contenter de ce second rôle longtemps. Je souffrirai parce que je la voudrai elle, toute entière rien que pour moi. Si j'ai appris une chose de mon dernier échec amoureux, c'est qu'il ne faut jamais se contenter en amour. L'amour et la demi mesure sont incompatibles. Il faut que ce soit tout ou rien.

    Je regretterai terriblement cette personne. Je la regrette déjà terriblement et je me dis que je n'ai probablement pas droit au bonheur de l'amour qui me fuit depuis ma toute première histoire à l'age de dix-neuf ans. Si ce n'était pas le cas, pourquoi ne tomberais-je amoureux que de personnes auxquelles je n'ai pas droit? Et surtout, pourquoi aucune personne dont le coeur est libre n'a su éveiller en moi de tels sentiments tout en en ressentant d'aussi forts à mon égard?


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  • Quelqu'un m'a parlé récemment du suicide d'un proche et de l'influence de cet acte sur tous ceux qui entouraient la "victime" que j'aurais plus tendance aujourd'hui à considérer comme le bourreau. Ces échanges m'ont amené à lui répondre ceci:

     

    Il est arrivé à ma mère de me menacer de se suicider en me reprochant de ne pas l'aimer, en me disant que même si je la voyais gisante à mes pieds, elle savait pas si je réagirai. Bien sur elel aurait juste voulu que je la plaigne un peu plus d'être si malheureuse, si seule à élever ses trois enfants, à faire construire une maison seule, malgré tout........elle aurait voulu que je l'aide plus, que je fasse l'homme de la maison, que je sorte pas voir mes copains pour l'aider, pour la plaindre, pour l'empêcher d'être seule.....
    Et plus elle faisait ça, plus j'avais envie de fuir et plus je culpabilisais mais aussi, plus je contrôlais mes émotions jusqu'à devenir incapable de la moindre spontanéïté pour quelque émotion que ce soit. Bref! Aucune mère n'a le droit de demander à son fils d'être plus qu'un fils et de lui demander dès l'age de 10 ans de se comporter en adulte et de lui reprocher de ne pas toujours savoir le faire.
    Le suicide, c'est vraiment un truc qui me révulse. J'ai grandi avec la terreur et l'obsession du suicide. Mon père, je savais 3-4 ans à l'avance qu'il commetrait probablement son acte un jour, la seule question était de savoir s'il nous tuerait avant ou pas, mes soeurs, ma mère et moi alors sa mort, je l'ai presque vécue comme un soulagement je crois. Quant à ma mère, elle s'est permis de jouer avec ma culpabilité en me menaçant de devenir orphelin si je devenais pas un fils plus conforme à ce qu'elle attendait de moi me faisant vivre dans la crainte perpetuelle d'un nouveau drâme et dans un sentiment de culpabilité permanent et l'idée de ne jamais être à la hauteur de ce qu'on attend de moi avec laquelle je vis toujours aujourd'hui.
    Et j'ai attendu d'avoir quarante ans pour ne plus parler à ma mère et c'est elle qui aux yeux de tous, toute sa famille entre autres me fait passer pour le pire des salauds parce que je l'ai "abandonnée".
    Mais moi j'ai jamais demandé à mes enfants d'être plus que mes enfants et je leur ai jamais reproché mon malheur. Chacun doit gérer seul ses souffrances sans attendre des autres qu'il les allège. Il n'y a que nous même pour nous aider à guérir de nos propres maux, à la rigueur un psy pour nous aider à trouver la voie de la guérison mais en aucun cas les autres et surtout pas nos propres enfants.

    En même temps, les jours où je suis un peu plus apaisé à son égard(je parle de ma mère), je me dis aussi qu'il faudrait savoir lui pardonner et l'aimer malgré tout parce qu'elle n'a probablement pas fait tout à fait consciemment tout ce qu'elle a fait. Elle n'a juste pas eu la chance de recevoir les coups de pieds au cul que quelques personnes m'ont filés à moi pour m'obliger à réagir et à faire en sorte de trouver moi même et en moi même, ce que j'avais de bon en moi et les ressources qui me permettraient d'aller mieux et réussir à être heureux malgré tout ça.


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  • Dans ce blog, je vais tenter de réécrire mon histoire en mieux par rapport à celui d'avant dont j'ai déjà un peu parlé dans un autre article et dans lequel je faisait surtout en sorte d'expulser tout ce qui sommeillait en moi depuis des dizaines d'années sans que j'en ai jamais parlé à quiconque. Je n'avais pas le temps de soigner la forme. Il fallait réussir à écrire à peu près aussi vite que la vitesse à laquelle les souvenirs arrivaient en se bousculant.

    A l'époque, après avoir écrit quasi quotidiennement pendant deux ans, il est arrivé un moment où il me semblait être totalement à court d'inspiration. J'en avais alors parlé à mon psy en lui disant qu'il me semblait répeter dans mes textes récents des choses déjà dites dans d'autres plus anciens(whouaouwh! Je viens d'écrire là une très belle allitération en "d" "Des choses Déjà Dites Dans D'autres...." ce qui me rend assez fier de moi même si je ne l'ai pas fait expres). Il m'avait alors répondu: "Ce n'est pas grâve si vous vous répétez! On peut avoir l'impression de dire où d'écrire des dizaines ou des centaines de fois la même chose sans que cela ne change rien. Puis un jour, un mot à la place d'un autre ou une virgule changée de place fera toute la différence". Je sais bien qu'il avait raison. Mais entre temps je me suis lassé. J'en avais assez d'écrire des textes tous plus sombres les uns que les autres, dans lesquels je ne faisais que me plaindre d'avoir été la victime d'un père violent et alcollique mais aussi d'une mère castratrice, me justifiant ainsi de mes peurs, de mes blocages, de ma timidité, de mon manque de confiance en moi, de mes échecs.....cherchant peut-être à m'affranchir de toute responsabilité concernant l'adulte que j'étais devenu. Je n'apportais aucune réponse, aucune solution. Ce que j'écrivais ne me permettait de déboucher sur rien si ce n'est de m'enfermer chaque jour un peu plus en moi même.

    Alors j'en ai eu assez! Je redoutais de lasser mes lecteurs dont certains me reprochaient mes plaintes perpétuelles tandis que d'autre semblaient s'en délecter parce qu'ils trouvaient dans mes maux des prétextes à se complaire dans les leurs.

    J'ai donc cessé d'écrire en me jurant de ne plus chercher à le faire tant que je ne serai pas capable d'eau moins tirer les éléments positifs de tout ce que je racontais. Deux ans se sont écoulés depuis durant lesquels j'ai accompli de belles choses même si aucune n'a abouti à ce que je souhaitais vraiment, encore en grande partie parce parce que certains de mes blocages ou peurs m'ont empêché d'aller au bout de mes rêves. Toutefois, tout ceci était concret. Cette fois je ne me suis pas contenté de me complaire dans mon passé. J'étais en permanence tourné vers l'avenir et mon regard d'aujourd'hui continue à être tourné vers l'avant. Alors je m'octroie avec plaisir et fierté ce droit d'écrire à nouveau sans trop savoir pour le moment de quoi seront faits mes prochains textes. Je ferai juste en sorte d'en soigner le style pour qu'ils soient à peu près agréables à lire.


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