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  • Atablé en terrasse Julien écrivait son premier roman tout en fumant sa cigarette, un verre de coca à portée de la main. A cette saison, c'est souvent qu'il venait passer son temps de cette façon. Même s'il était convaincu de n'avoir aucun talent, c'était une nécessité vitale pour lui que d'écrire. Depuis des années il était tiraillé entre son envie de renoncer parce qu'à la relecture aucune de ses histoires, quand il parvenait à en achever une, ne tenait la route et celle de poursuivre coûte que coûte parce qu'il sentait qu'il avait la matière en lui pour faire des dizaines de romans. Sa vie dont il estimait être à peu près à la moitié était bien assez remplie déjà et justement, le fait d'écrire, que ce soit en parlant à la première personne du singulier ou en faisant endosser son rôle par d'autres personnages, était pour lui un exutoire. Peut-être aurait il pu alors se contenter d'écrire pour lui même? Il n'en voyait nullement l'intérêt. La fonction première de l'écriture étant de laisser une trâce, il jugeait hypocrites ceux qui prétendaient n'écrire que pour eux mêmes, certains affirmant même déchirer ou brûler leurs écrits sitôt achevés. Il trouvait que cela relevait du masochisme. Mais que faire quand la piètre qualité de nos écrits les rend inpubliables? C'était extrêmement frustrant pour lui mais ce dégout qu'il ressentait chaque fois qu'il tentait de se relire était vraiment tenace....et intense aussi. 

     

    Ce jour là, plongé dans ses pensées, rien n'aurait pu le perturber, pas même les conversations entremêlées de dizaines de personnes assises autour de lui dont certains pourtant vociféraient plus qu'ils ne parlaient. Il se disait justement qu'aussi loin que le ramenaient ses souvenirs, on lui avait toujours reproché d'être dans la lune.

    Dès l'âge de trois ou quatre ans il était courant qu'il ne réagisse pas quand on lui adressait la parole, non pas qu'il soit sourd mais son esprit était simplement ailleurs. Qu'il s'agisse de ses parents ou de ses institutrices lorsqu'il était à l'école, tout le monde devait user de stratagèmes pour le faire revenir à la réalité. L'institutrice cessait par exemple de parler et toute la classe se tournait vers lui jusqu'à ce qu'il réalise qu'il se passait quelque chose d'anormal. Lorsque c'était enfin le cas, tout le monde se moquait de lui à l'instar de la maîtresse d'école qui pensait qu'en le mettant mal à l'aise, il ferait peut être plus attention la fois suivante. Il arrivait aussi qu'elle s'approche de lui discrètement et lui tire l'oreille, provoquant là encore les éclats de rires de ses camarades mais aussi qu'elle se mette à crier contre lui alors qu'elle était tout près ce qui le mettait dans un état de panique total.

    Les parents de Julien montraient plutôt une certaine inquiétude face à ce qu'ils craignaient  sinon être un retard intellectuel, du moins une grande lenteur à laquelle ils feraient tout pour aider leur fils à y remédier.


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  • BIOGRAPHIE

    Henri Loevenbruck est un écrivain, chanteur et compositeur français, né en 1972 à Paris, dans le XIIe arrondissement. Ses parents, tous deux professeurs d’anglais et ayant vécu au Pays de Galles, lui transmettent dès son plus jeune âge leur amour pour la culture anglo-saxonne. Pendant toute son adolescence, il participe à de nombreux groupes de rock et joue sur de nombreuses scènes de la région parisienne. Après des études littéraires (khâgne au lycée Chaptal, puis littérature américaine et anglaise à la Sorbonne), assez peu enthousiasmé par la chose militaire, l’heure du service national venue, il fait une objection de conscience et passe 17 mois aux Editions Francophones d’Amnesty International. Une fois son objection terminée, il part vivre près de Canterbury pour enseigner le Français dans un collège. De retour en France, il exerce divers métiers, de barman à web-designer en passant par professeur d’anglais, avant de se diriger vers le journalisme. Pigiste pour la radio (TSF) et la presse écrite (L’Express), il signe de nombreuses chroniques sur les littératures de l’imaginaire avant de créer son propre magazine (Science-Fiction magazine). Après être resté rédacteur-en-chef de ce journal pendant deux ans, il publie à 25 ans un premier polar futuriste aux éditions Baleine, sous le nom de Philippe Machine… Cette fois, son choix est fait : il décide de se consacrer pleinement à l'écriture. Après avoir publié deux trilogies de Fantasy aux éditions Bragelonne – lesquelles rencontrent un succès inédit pour un auteur français (La Moïra dépasse en France les 300 000 exemplaires, toutes éditions confondues, et les droits sont vendus dans 12 pays) – Henri Lœvenbruck se lance dans le thriller. Il publie en 2003 Le Testament des siècles aux éditions Flammarion. Ce polar ésotérique, publié en France avant la vague du Da Vinci Code, rencontre à son tour un vif succès, y compris à l'étranger (droits vendus dans 9 pays et adapté en bande-dessinée aux éditions Soleil). En 2007, après un vol plané fulgurant sur une Ducati 944, il publie un second thriller intitulé Le Syndrome Copernic. À nouveau, le succès est au rendez-vous et les droits sont achetés dans 9 pays. En 2008, l’auteur, qualifié de « nouveau maître du thriller français » par le Nouvel Observateur, publie son troisième thriller aux éditions Flammarion, Le Rasoir d’Ockham, réaffirmant son goût pour le thriller ésotérique. En 2009, il publie la suite de ce dernier, Les Cathédrales du vide, où l'on retrouve son héros, Ari Mackenzie, vilain petit canard des Renseignements Généraux. Parallèlement à sa carrière littéraire, l'auteur n'oublie pas la musique. En 2008 et 2009, il présente une douzaine de nouvelles chansons sur quelques scènes parisiennes. En 2010, avec la collaboration du réalisateur-arrangeur Vincent-Marie Bouvot, Henri Lœvenbruck enregistrera son premier album solo. Il a également participé (en tant que traducteur et choriste !) au nouvel album de Renaud, intitulé Molly Malone. Henri Lœvenbruck est l'un des membres fondateurs de La Ligue de l'imaginaire, collectif d'auteurs regroupant Maxime Chattam, Patrick Bauwen, Olivier Descosse, Eric Giacometti, Laurent Scalese, Jacques Ravenne, Franck Thilliez, Bernard Werber et Erik Wietzel. Aujourd’hui, Henri Lœvenbruck partage son temps entre ses romans, la musique et l’écriture de scénarios. Quand son emploi du temps le lui permet, il assouvit ses deux passions : les sports mécaniques et la collection de montres cassées……


    BIBLIOGRAPHIE

    Le Testament des siècles (Flammarion, 2003)

    Le Syndrome Copernic (Flammarion, 2007)

    Le Rasoir d'Ockham (Flammarion, 2008)

    Les Cathédrales du Vide (Flammarion, 2009)

     

    La Moïra

    La Moïra, tome 1 : La louve et l'enfant (éditions Bragelonne)

    La Moïra, tome 2 : La guerre des loups (éditions Bragelonne)

    La Moïra, tome 3 : La Nuit de la louve (éditions Bragelonne)

     

    Gallica

    Gallica, tome 1 : Le Louvetier (éditions Bragelonne)

    Gallica, tome 2 : La Voix des Brumes (éditions Bragelonne)

    Gallica, tome 3 : Les Enfants de la Veuve (éditions Bragelonne)

    http://www.henriloevenbruck.com/ 

     

     

    Cette biographie et la bibliographie sont issus dus site officiel de "La ligue de l'imaginaire" dont Henri Loevenbruck est l'un des fondateurs et dont font partie entre autres Bernard Werber et Erik Wietzel---http://la-ldi.com 

     

    Devenez producteurs d'Henri Loevenbruck! Comme je vous l'ai déjà expliqué, Henri Loevenbruck s'est lancé depuis 2 mois dans un projet très ambitieux, faire produire son premier album par les internautes. Pour cela, il doit runir la somme de 80.000 Euros sur le site Akamusik http://fr.akamusic.com/henri72  Pour devenir son producteur, il suffit de s'inscrire sur le site gratuitement et en quelques clics, puis de choisir le nombre de parts de 5 Euros que vous voulez, sachant qu'à partir de 2 parts, vous recevrez automatiquement une édition spéciale de l'album dès sa sortie. Celui ci sera bien entendu dédicacé par l'auteur. Les producteurs percoivent également 40% des revenus tirés des ventes de disques et droit divers issus de ces dernières.


    En à peine 2 mois, Henri a déjà réussi la très belle performance de récolter plus de 10000 Euros et a intégré les tops hebdomadaires et mensuels sur la page d'accueil du site. Mais un autre classement ne figure pas sur le site qui a pourtant une grande importance. Avec 225 producteurs au 3 décembre 2010 après 61 jours sur le site, il est le 11ème artiste ayant le plus de producteurs. Ce chiffre revêt en fait une importance capitale car les producteurs sont autant de fans potentiels qui se déplaceront pour le voir à ses concerts mais également, puisqu'ils sont impliqués financièrement, des prescripteurs de premier ordre qui chacun à leur manière soutiennent et relaient le projet. Ceci peut laisser présager des ventes de disques importantes une fois que l'album sera projet même si pour ça il faudra encore compterau moins une année.

    Info importante: Henri sera l'invité de Michel Field lundi 6 décembre sur TF1 dans l'émission "Field dans ta chambre"

    Pour plus d'infos sur le premier album d'Henri Loevenbruck, cliquez sur les différents liens dans la fenêtre ci-dessous!


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  • La fin du voyage se passa sans autre incident mais le train avait plus de deux heures de retard au moment d'entrer en gare de Strasbourg. Le drâme qui s' était produit avait nécessité l'intervention de la police mais aussi des secours bien qu'ils n'aient servi à rien en de pareilles circonstances. Un individu happé par un train à pleine vitesse est totalement désintégré, déchiqueté,....broyé. Il n'en reste que des lambeaux, pour certains projetés à des dizaines de mètres. Il avait également fallu remplacer Roger, le conducteur de la motrice en état de choc. Il n'avait absolument rien pu faire pour éviter le drâme. Plusieurs kilomètres étant nécessaires à l'arrêt d'un train pesant plusieurs milliers de tonnes, roulant au maximum de sa vitesse.

    C'était à la sortie d'un tunnel, dans une courbe. Il avait vu la personne debout, immobile au milieu de la voie, lui tournant le dos. Il n'était qu'à quelques dizaines de mètres seulement. Il avait su tout de suite qu'à moins que la personne ne renonça à mourir dans les trois secondes qui restaient avant l'impact et se soit finalement jettée sur le côté, il n'y avait plus rien à faire qu'attendre la fatalité. Malgré la panique qui l'avait immédiatement submergé, il avait quand même eu le réflexe d'enclencher la procédure de freinage d'urgence et de s'acharner sur le bouton des trompes acoustiques.........les quelques secondes avant l'impact avaient semblé durer une éternité, comme si la scène se déroulait au ralenti. Roger avait eu au moins dix fois le temps de se dire "JE vais le tuer", de se sentir le bourreau de cette personne qu'il ne connaissait pas mais avec laquelle il serait désormais lié à jamais parce qu'un destin funèbre avait poussé un autre homme à choisir cette ligne ferroviaire et l'heure de passage du train aux commandes duquel se trouvait Roger. Mais pour sa victime, il n'y aurait plus jamais de tourments. Alors que lui serait à jamais hanté par la culpabilité et ces images tragiques d'un homme passant de vie à trépas sous ses yeux.

    Il entendit à peine le bruit du choc, puis du corps de l'homme aspiré sous la machine de cent-quinze tonnes dont les roues avaient commencé à le réduire en lambeaux avant que le reste du train ne parachève le travail.

    A l'arrêt complet du train, il s'était refusé d'aller constater par lui même. Il savait et cette seule pensée le paralysait.

    Malgré la panique et l'angoisse, il avait encore trouvé la force de prévenir par radio qu'il venait d'avoir un accident de personne. Il leur avait aussi indiqué sa position, puis, en attendant les secours, s'était assis par terre dans sa machine, totalement abattu, ne pouvant empêcher les sales images de ces quelques secondes atroces qu'il venait de vivre, de tourner en boucle dans sa tête.

     

    Une fois descendue sur le quai, Françoise regarda l'horloge de la gare. Il était plus de vingt-et-une heure. Le voyage avait duré près de Treize heures. Elle était épuisée mais heureuse de voir Claude en train d'accourir vers elle. Comme il y'avait peu d'informations quant à l'heure exacte d'arrivée du train, il avait patienté en feuilletant quelques magasines au kiosque à journaux. L'état de Françoise l'empêchait de courir et de se jeter précipitamment dans les bras de son mari. Il restèrent néanmoins un long moment dans les bras l'un de l'autre et s'embrassèrent avec passion.

    Puis Claude prit les valises de la jeune femme et ils sortirent de la gare. Ils avaient une vingtaine de minutes de marche à peine pour rentrer chez eux mais Françoise était épuisée. Elle préférait qu'ils attendent un peu pour prendre un bus.

    Elle était étonnée que le bébé bouge autant depuis quelques heures. Habituellement, il était plutôt calme mais là, il prennait l'intérieur de son ventre pour un ring visiblement.


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  • Il était aux alentours de seize heures trente. Le train Lyon-Strasbourg filait à pleine vitesse. Une jeune femme qui n'avait pas encore vingt-cinq ans somnolait, seule dans son compartiment, se laissant bercer par le cliquetis régulier des roues sur les rails. Elle avait le ventre bien rond d'une femme a un stade de grossesse très avancé.

    Elle se sentait un peu triste car elle avait quitté ses parents ainsi que ses frères et soeurs le matin même, les laissant sur le quai de la gare de Toulon où elle venait da passer une semaine seule, sans son mari. Le voyage en train à deux aurait coûté trop cher. Elle savait qu'elle ne retournerait pas dans la ville de son enfance avant l'été prochain, au mieux. Quant à ses parents, ils viendraient la voir à Strasbourg d'ici quelques temps mais aucune date n' était fixée pour le moment.

    Elle vivait en Alsace depuis trois ans, sans jamais avoir vraiment réussi à s' adapter à cette région, malgré la rencontre avec celui qui depuis était devenu son mari, qu'elle aimait profondément et l'omniprésence de la belle famille très attentionnée, parfois même étouffante. Les deux premières années, elle avait vécu dans un foyer de jeunes travailleurs des PTT entourée de jeunes filles qui comme elle venaient de la "France de l'intérieur", comme avaient coûtume de dire les autochtones. Puis, peu à peu, elles étaient toutes retourné vers leur région d'origine, lui donnant l'impression de se retrouver seule, livrée à elle même comme si elle était dans un pays étranger dont elle ne parlait pas la langue.

    En 1968, à peine vingt-quatre ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, tous les Alsaciens parlaient.......l'Alsacien, qui était leur langue maternelle. Toutes les personnes agées de cinquante ans et plus étaient nées Allemandes de parents nés Allemands et de grands parents nés....Français. Si on entendait parfois un peu de Français en ville à cette époque, dans les campagnes, les enfants ne connaissaient pas un mot de la langue nationale avant leur entrée en maternelle, parfois même au cours préparatoire. L'éditon Allemande des Dernières Nouvelles d'Alsace, le quotidien régional, avait bien plus de lecteurs que l'édition en Français.

    L'immense majorité d'entre eux pour ne pas dire la quasi totalité, était pourtant très fière d'avoir la nationalité Française et non Allemande mais ils avaient été si ballotés entre les deux pays qu'ils s'étaient forgé plus que les gens d'ailleurs, une identité qui leur était propre. Ils étaient Français, c'était indéniable mais se sentaient avant tout Alsaciens.

    Pas facile alors de se faire une place et d'exister quand on est seul venu d'ailleurs, dans une région au passé aussi chargé d'histoire avec de telles spécificités. Surtout si on considère qu'on est dans son bon droit en ne parlant que le Français et que c'est aux autres de faire un effort pour parler la même langue que vous même s'ils ne la maitrisent pas correctement. Son mari lui avait proposé de lui apprendre l'Alsacien mais elle s'y était opposée catégoriquement.


    Malgré tout, dans ses pensées endormies, elle ressentait un certain réconfort à l'idée de retrouver ce soir celui qu'elle aimait, même s'ils s'étaient quittés un peu fâchés une semaine plus tôt. Quelques jours avant le départ, au moment de lui annoncer qu'elle partait pour une semaine dans sa famille, une dispute avait éclaté. Il faut dire qu'elle l'avait mis devant le fait accompli. Elle ne lui avait pas laissé le choix. Mais lui ne l'avait pas entendu de cette oreille. Faire un si long voyage dans cet état n'était pas prudent. Et surtout, il n'aimait pas qu'elle prenne des décisions sans lui demander son avis. Il était le seul dans le couple habilité à en prendre car c'était lui l'homme de la maison. Il y'avait déjà eu quelques signes avant coureurs de cette autorité un peu tyranique mais ce jour là, il avait bu plus que de coutûme et s'était laissé aller à un geste incontrôlé, une gifle magistrale. Elle en avait perdu l'équilibre et sa tempe s' était fracassée contre la porte d'un placard avant qu'elle ne s'affaisse, se laissant glisser le long de la porte, totalement sonnée.

    Lui, était sorti de la pièce en maugréant en Alsacien. Il avait enfilé ses chaussures et quitté l'appartement en claquant la porte avec une violence inouïe, la laissant là, gisant par terre. Elle avait repris ses esprits peu à peu et la scène qui venait de se dérouler s' était mise à tourner en boucle dans sa tête. Après de longues minutes, réalisant enfin que le même homme qui prétendait l'aimer de toutes ses forces était aussi capable d'une telle violence, elle avait éclaté en sanglots, comprennant d'un seul coup que l'être pour lequel elle supportait l'épreuve de vivre dans une région qui lui était si hostile pouvait lui aussi être son ennemi. Désormais elle serait totalement seule ici, ne pourrait compter sur personne à part elle même. Puis, l'enfant dans son ventre avait bougé, lui rappelant qu'elle n'était pas si seule. Cette perspective lui avait redonné un peu d'espoir. Ce petit être à venir serait désormais son idée fixe. Il était celui par lequel passerait son salut. Il serait l'objet de toutes ces attentions et s'il fallait qu'elle ait une seule source de bonheur, ce serait cet enfant. Elle lui donnerait toute la tendresse et l'affection dont elle ressentait si cruellement le besoin à cet instant même, l'éduquerait pour qu'il soit à son image, ferait tout pour qu'il devienne quelqu'un dont elle puisse être fière plus tard. Et elle se jura aussi que jamais il ne parlerait Alsacien.

    Son mari était rentré quelques heures plus tard, s'était confondu en excuses, lui avait dit qu'il l'aimait en lui expliquant que s'il s'était tant énervé c'était parce qu'il s'inquiétait pour elle et l'enfant qu'elle portait. Il ne s'en était pas vraiment soucié pourtant d'elle et de leur enfant, en l'envoyant valser contre un placard. C'est ce qu'elle lui avait répondu. Et lui avait répliqué que maintenant il était conscient qu'elle avait raison mais sur le moment il n'avait pas su maîtriser sa colère. Il lui avait demandé pardon pour ça, promettant que jamais il ne recommencerait. Et bien sûr, comme elle l'aimait, elle l'avait cru et l'avait pardonné. Mais au moment de son départ pour Toulon, sa rancune envers lui était toujours un peu présente, pas aussi tenace que son amour pour lui bien sur mais elle avait comme une impression que quelque chose entre eux ne serait plus jamais comme avant.


    Le train poursuivait son voyage quand soudain, elle fut tirée de sa somnolence par une terrible secousse vers l'avant et projettée contre la paroi du compartiment face à elle en même temps qu'elle entendit le crissement assourdissant et angoissant des roues du train bloquées, continuant à glisser sur les rails. Des cris de peur montèrent des autres compartiment en même temps qu'une odeur de ferraille chauffée à blanc, conséquence du frottement des métaux. La jeune femme se retrouva dans une position bien inconfortable, plus ou moins accroupie sur la banquette en face de la sienne, incapable de faire le moindre mouvement à cause de l'inertie liée à la violence du freinage. Il lui sembla que ce moment durait une éternité. Elle se demandait quand le train s'arrêterait et ce qui se passerait lorsque ce serait le cas. Y'aurait t'il un choc avec un autre train arrivant en face? Etait-ce une voiture ou un camion immobilisé au milieu de la voie? Le train allait t'il dérailler? Redoutant le pire, elle était morte de terreur, craignant à chaque instant pour sa vie et celle de l'enfant qu'elle portait. Après plusieurs dizaines de secondes, peut être plusieurs minutes, le train arriva pourtant en fin de course, sans que le drâme pressenti ne se produise. Il n'y eut pas de collision frontale. Le train ne se mit pas non plus en accordéon ni ne se coucha sur le côté. Il s'arrêta tout simplement. Pas en douceur non plus. La violence du freinage fût suffisamment intense pour que l'arrêt complet projette à nouveau la jeune femme mais cette fois en arrière. Elle se retrouva affalée par terre entre les deux banquettes. Elle avait un peu mal à la hanche qui avait tapé violemment le rebord du siège mais elle réussit à se relever sans problème et faire quelques pas pour ouvrir la porte du compartiment et aller voir ce qui se passait dans le couloir mais personne ne savait ce qui s' était produit. Ce n'est que bien plus tard, après que le train soit reparti qu'une rumeur avait circulé d'un bout à l'autre du train. Quelqu'un s' était jetté dessous.



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