• Un peu de généalogie

    Ma dernière lecture, "Ils rêvaient des Dimanches" de Christian Signol m'inspire au plus haut point.

    Comment ne pas faire le parallèle avec ma famille maternelle?

    La grand mère maternelle de ma mère est née vers la fin du dix-neuvième siècle, en Auvergne dans un village aujourd'hui rayé de la carte. En effet, comme plusieurs autres villages ou hameaux, Nauzenac fut noyé lors de la mise en eau du barrage de l'Aigle en 1944. Comme Eugénie dans le libre de Signol, la mère de mon arrière grand-mère était une fille mère. Plus tard, elle quitta l'Auvergne pour aller servir une famille bourgeoise à Paris avant de rencontrer mon arrière-grand père et d'aller s'installer en Normandie qui était la région de ce dernier.

    Comme les héros de "Ils rêvaient des Dimanches", ils étaient issus de la paysannerie, journaliers ou métayers de pères en fils depuis des générations jusqu'à ce que l'un d'entre eux, décide que cette situation n'avait qu'assez duré et qu'il ne passerait pas sa vie à travailler dix-huit heures par jour, sept jours sur sept juste pour avoir à peine de quoi manger et dormir dans des granges. Ce sont mes grands parents qui ont fait ce choix. Je ne sais pas si c'était plus elle que lui mais ils ont mieux que réussi dans leur entreprise. Après avoir été militaire de carrière dans la marine et avoir fait plusieurs tours du monde, il a terminé cadre à l'arsenal de Toulon tandis qu'elle a élevé leur six enfants dont aucun n'a fait d'études supérieures même si ma mère a eu son baccalauréat(je crois qu'elle est la seule) mais ils ont tous eu des situations professionnelles stables qui leur ont permis d'élever leurs enfants dignement et surtout leur ont donné cette volonté de pousser à leur tour leurs enfants vers l'avant. Si aux yeux de ma mère, j'étais la honte de la famille parce que je n'ai jamais réussi à aimer l'école, ce qui se ressentait sur mes résultats, plusieurs de mes cousins et cousines ont aujourd'hui des situations très enviables, de hauts gradés dans l'armée ou de cadres supérieurs. Pour ma part je ne suis qu'un malheureux cadre B de la fonction publique mais je n'ai jamais manqué de rien et j'ai moi même transmis à mes enfants des bribes de cette histoire pour qu'ils comprennent d'où ils viennent et sachent à quel point il est important pour eux de profitter de la facilité d'accès à la culture qu'ils ont car c'est elle et elle seule qui donne le pouvoir de devenir quelqu'un. Les parents de mes grands parents ne savaient pas lire. Probablement que l'école devenue gratuite et obligatoire à partir de la fin du 19ème siècle à rendu un fier service à la population française.

    Ce dont je suis certain pour ma part, c'est que je vais tenter de reconstituer au mieux le passé de cette branche de ma famille pour vraiment mieux comprendre d'où je viens et peut être réussir à pardonner certains propos dits maladroitement par ma mère mais qui sans doute avait un sens pour elle et un intérêt pour moi. Car je sais que dans tous les cas, le but était de me transmettre l'envie d'être mieux qu'elle comme ses parents lui avaient transmis celle d'être mieux qu'eux en ce qui concerne la réussite sociale.


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